TORREDERIVANTE.ORG

marques | auteurs | international | historique

Arts, répétiteur.

Et si on avait un répétiteur.
(pas un répétiteur de télécommunication, un répétiteur de leçon)
Il est question ici d'un enfant en phase d'initiation, que ce soit pour l'initiation au B.A.BA scolaire ou à une nouvelle matière dans le cursus scolaire. Car une fois qu'on a "le pied à l'étrier" (ou autrement dit quand on est "dans la bonne voie"), le besoin de répétiteur est moins pertinent.
Luxe d'une autre époque.

Mais revenons à la fonction première de répétiteur.
Le Maître a dit la leçon.
L'élève doit réviser la leçon et faire l'exercice d'application.
Si des mots sont restés incompréhensibles à l'élève, il aura beau anônner le texte, il restera derrière une porte infranchissable. Et les portes s'accumulant, le système scolaire aura transformé son environnement intellectuel en véritable labyrinthe.

Il existe pourtant une possibilité de doter chaque élève d'un répétiteur, un répétiteur sous forme de logiciel.
La tâche pour réaliser ce logiciel ne serait pas aisée, mais pas insurmontable non plus.
Imaginons la scène suivante :
le Maître dit la leçon devant ses élèves et "un micro".

Regardez cette image de la boutique d'une fleuriste.
Cette fleuriste a cinq fleurs. Deux fleurs sont fanées. La fleuriste va mettre les fleurs fanées dans le composteur qui est dans sa cour.
Lorsque je dis cette phrase, quels objets observe-t-on dans l'image ?
Observe-t-on le chat ?
La fleuriste est revenue dans sa boutique.
Lorsqu'on a quelques objets et qu'on en retire certains, on fait une soustraction.
Combien reste-t-il de fleur dans la boutique de la fleuriste ?
Si on fait l'exercice où chacun de vos doigts d'une main est une fleur, dites comment vous calculez avec vos doigts.
Qu'a-t-on fait comme opération pour trouver ce résultat ?

La cloche sonne, les élèves rangent leurs affaires, saluent le Maître et rentrent chez eux après avoir pris leur clé USB (clé qui était enfichée depuis le matin dans le boitier qui contient toutes les clés des élèves de la classe, boitier qui est relié au serveur informatique de l'école auquel le micro dont nous avons parlé ci-dessus était également relié).

Qu'y a-t-il dans cette clé USB que chaque élève emporte chez lui ? Hé bien la leçon du Maître codée (par le serveur informatique) pour le logiciel "répétiteur" de l'élève.
Il est certain que le logiciel de codage de la leçon n'est pas simple à réaliser. Car il ne doit mémoriser que les parties fondamentales qu'énonce le Maître. Et il doit éliminer toutes les remarques que fait le Maître en dehors de son cours (Jeannot, ferme la fenêtre s'il te plaît) et les explications de la "vie de la classe" (Je vais passer vérifier ce que vous avez écrit, pendant ce temps préparez vos affaires de peinture).

Et lorsque l'élève arrive chez lui, il glisse la clé USB dans un boitier du même genre que celui de sa classe. Et aussitôt son "répétiteur", ayant pris connaissance de la leçon, commence à lui parler. Pas de la leçon. Mais il fait des phrases avec tous les mots de la leçon.

-Bonjour Balthazar !
-Bonjour Z2 ! (Z2 c'est le nom que Balthazar a donné au logiciel)

Il commence par s'assurer que l'élève a bien compris le sens de chaque mot hors de l'usage familier.
Pour cela il multiplie les phrases avec le même mot. Et pose des questions à l'élève.
-Balthazar, sais-tu ce que représente cette image ?
-Une fleur !
-Bien, et ça ?
-....?
-Et bien c'est le bas de la fleur, c'est la tige. Et dessus il y a ...
-Des feuilles !
-Bien, et une fleuriste, c'est quoi ?
(...)

Il en profite pour vérifier la compréhension de synonymes et d'homonymes.
-Balthazar, quand tu sais quelque chose. Par exemple cette fleur est ...
-Une rose !
-peux-tu dire que tu en es certain ?
-pourquoi ?
-Et bien cela veut dire que je peux te faire confiance, tu sais parfaitement que cette fleur est une rose.
-Ah bon ? Et bien j'en suis certain Z2.
-Mais si je te dis certains jours je suis de mauvaise humeur.
(...)

Si l'élève ne connait pas ce mot, alors le répétiteur lui en donne la définition, avec des exemples éventuellement illustrés (images, sons, videos).
-Objet... C'est quoi objet ?
-objet c'est un mot passe partout pour dire une pomme ou un vélo mais au moment où on le dit ça n'a pas d'importance, ou ça peut-être n'importe quoi. Par exemple : ramasse un objet qui traine par terre dans ta chambre.
Ou bien c'est exprès si on ne donne pas le nom de l'objet. Par exemple dans cette image il y a trois objets, et dans celle-ci deux. Donne-moi leur nom ? Ainsi j'attends de toi que tu me désignes cinq objets.
(...)

Le répétiteur ne part pas dans le vide chaque jour, il "sait" ce qu'a acquis "son" élève. Il peut à l'occasion faire des phrases avec des mots déjà acquis, pour réviser.

-Pendant que tu regardes par la fenêtre, dis-moi ce qu'il y a à l'horizon Balthazar ?
(...)

Tout cela pendant que l'élève se met en tenue pour le sport, prend son goûter, caresse le chat, va aux toilettes, etc. Et oui nous sommes dans un logement "efficace" : le serveur informatique coupe automatiquement la radio, la télévision au fur et à mesure que l'élève se déplace dans la maison (priorité à l'enseignement), puis remonte le son de la radio ou la télévision.
Le répétiteur s'interrompt lorsque les parents de l'élève ou sa petite soeur parlent à son élève, où lorsque son élève sort pour faire du sport.
-Z2 tu peux redire à Marceline de se taire avec la voix du Maître, c'est trop drôle !
-Balthazar va à ton match de foot...

Lorsque l'élève est à nouveau disponible, il reprend sa tâche en vérifiant (si l'interruption a été longue) que ce qu'il vient "d'enseigner" (la définition des mots ignorés) est toujours acquis.

-Quel est cet objet Balthazar ?
(...)

Puis vient la révision proprement dite de la leçon du Maître. Sans doute le répétiteur a-t-il un peu anticipé lorsqu'il a donné des exemples de phrases anodines.
-donc tu as tendu les cinq doigts de ta main gauche. Ce sont les cinq fleurs. Où sont les fleurs fanées ?
(...)

Puis l'élève fait son exercice d'application.
Et là encore s'il a un petit doute sur un énoncé il peut à nouveau demander l'aide de son répétiteur.
-Z2, c'est quoi "opération" déjà ? Marceline a été opérée des amygdales, mais là je ne comprends pas.
-Balthazar, tu as une tête de linote. Nous avons énoncé tout à l'heure les quatre opérations en arithmétique ! pas en chirurgie.
-ah oui ! Donc là on a fait une soustraction.
Bien.
(...)

Il reste une dernière remarque sur cette fonction de répétiteur.
Une remarque qui risque de faire grincer des dents...
Si chaque enfant est aidé par un répétiteur et un Maître plus disponible, plus libre d'aborder des thèmes qu'il n'aurait pas eu le temps de traiter sans l'existence de ce "répétiteur" (car il ne fait plus de corrections -le répétiteur s'en charge et transmet les résultats au serveur informatique de l'école-, plus d'exercices à rabâcher en classe).
Sans échecs irrécupérables en début de scolarité, ou par la suite à l'abord d'une nouvelle matière, peut-être y aura-t-il beaucoup plus d'élèves atteignant le niveau Bac+10, directement ou par la formation professionnelle après une entrée précoce dans le monde du travail.

Quid alors de la structure pyramidale de la société en ce début de XXIème siècle ?
(Et c'est pourquoi nous avons proscrit la structure féodale de torreDerivante)


etoile