Vie privée, le couple.
Le couple un objet vivant
Tout d'abord on fera la distinction entre couple et amitié par cet élément supplémentaire du couple : l'intimité.
Un couple c'est quelque chose qui vit :
-sur le passé de chacun,
il y a des chances qu'un passé "compliqué" ait des répercussions tout au long de la vie de quelqu'un et par ricochet sur son couple.
-sur le passé du couple,
-avec les contraintes continues de son environnement,
-avec les évolutions de chacun.
Un couple ça évolue donc.
Une définition du couple : tâche difficile
Un couple c'est du concret. Ca respecte un minimum de définition.
Au delà ou en-deçà, ce n'est plus un couple. C'est autre chose.
Pour plagier Einstein, on pourrait dire "Définissez-moi votre notion du couple, et je vous dirais si pour moi c'en est un".
Mais surtout :
est-ce que chacun des membres du couple s'y retrouve.
Est-ce ce n'est pas une illusion du moment ?
Est-ce que ça va tenir la distance ?
La distance...
Parlons-en de la distance. On va partir du principe que la vie de couple, après une période de connaissance réciproque, est conçue pour durer.
On pourrait aussi dire que la période de connaissance c'est la vie de couple et évacuer la deuxième partie de l'énonciation. Mais c'est renier quelque chose.
Ce quelque chose, c'est : "décider que cet autre, maintenant, c'est mon autre Moi". Celui avec qui je vais vivre, comme je vis avec Moi.
Oui... mais alors là, les jardins secrets, la vérité crue,... tout ça, ça devient très compliqué !
Et pourquoi s'il vous plaît ? Vous décidez de faire corps et âme avec quelqu'un, ce quelqu'un aussi, et... à oui, mais... sauf là et puis là...
Donc déjà dans votre vie avec vous même, je me doute que vous devez faire des entorses à votre éthique. Parce que vivre avec son Moi, c'est aussi tout le temps. C'est être cohérent avec soi tout le temps. C'est sûr que si vous avez mis votre éthique au-dessus de vos moyens (pour vous faire admirer ?), c'est difficile de vivre sur la pointe des pieds, le menton en l'air tout le temps.
Et puis corps et âme... C'est trop ?
Bon, mais revenons à notre couple.
Si ça ne dure pas c'est qu'il y a un problème, une lassitude.
D'abord quand il y a un problème entre deux personnes, souvent, le problème s'est insinué doucement, incidieusement... Donc pour le résoudre, il ne faut pas lancer un ultimatum. Il faut, avant qu'il ne soit trop tard, utiliser la même méthode, lentement expliquer que peut-être il semblerait qu'y ait un problème, qu'est-ce qui expliquerait l'origine de ce problème ? etc, voir s'il y a des torts et s'ils ne sont pas partagés, etc, bref tenter de résoudre avec l'aide de la raison cette énigme.
Et puis avec l'expérience, on va apprendre à repérer les phrases-coin (les phrases qui agissent comme un coin pour fendre et séparer le couple). C'est la réplique toute faite qu'on envoie sans réfléchir (parce que en plus on est fatigué), c'est le groupe de mots fatals qui sonne bien dans la bouche et aussi dans la tête de l'autre Moi (par exemple : c'est "tout le temps"...). Etc.
Ensuite, si une personne a la phobie des araignées, ce n'est pas lui cacher la vérité que de discrètement enlever l'araignée qui se promène sur le lampadaire.
Si vous avez mené votre vie "différemment" dans le passé, et si tout ça est réglé, ce n'est peut-être pas la peine d'en parler. Sinon vous allez éveiller un doute malsain. Sauf si quelqu'un de "bien intentionné" connait tout ça et pourrait plus ou moins innocemment le jeter sur le tapis...
Si une personne, en temps normal, ne comprend pas un strict mot dès qu'on lui parle de théorie des ensembles, ça ne sert à rien de lui expliquer par le détail comment vous avez résolu au boulot un problème d'analyse de données en mettant en valeur la structure vectorielle à cinq dimensions d'un ensemble. Ce n'est pas non plus lui cacher la vérité. Par contre vous pouvez lui dire qu'au bout de trois jours de réflexion vous êtes "relax", complètement disponible et vous avez le sentiment du service accompli.
A l'inverse, dire que pour l'architecte du boulot au regard glamour, c'est un problème du même type que l'araignée ou la théorie des ensembles, alors là ça ne m'étonne pas que vous ne soyez pas pour la théorie d'un couple qui dure.
Enfin, revenons sur l'importance de la période où on fait connaissance réciproquement qui ne doit pas être considérée comme satisfaisante après trois danses en discothèque et une semaine à prendre des cafés le soir dans un bistrot au charme fou, en se racontant sa vie, ses espoirs et peut-être en oubliant quelques détails importants mais c'est parce qu'on n'est pas sûr de faire affaire ? Si on continue comme ça, sans plus, c'est sûr que la vie de couple a des chances de ne pas durer.
L'autre problème (mais là je n'ai pas de solution) c'est de se dire "est-ce que mon autre Moi, là, joue le jeu sincèrement aussi ? Accepte-t-il que je sois son autre Moi ?". C'est tout le problème de l'être humain, tant qu'il ne sera pas connecté neuronalement avec autrui. Peut-être que ça viendra, l'académie fait des miracles en ce moment... Mais méfiez-vous des cryptages. Dans le cerveau on pourra trouver "je suis très ***heureux" et sous la pseudo-perturbation électrique "***", il y aura crypté : "mal".
On va continuer de faire le tour du propriétaire, et puis pour la distance on va y revenir...
Un couple c'est de part et d'autre un niveau différent (beaucoup/pas beaucoup) de :
-deux psychologies (mélange de : vertueux, menteur, joueur, farfelu, etc),
-deux vécus (même deux adolescents on un vécu : comment on nous a aimé, ce qu'on a aimé, ce qu'on a subi, ce qu'on a enduré sans comprendre, etc.),
-deux connaissances (la signification de mots, d'idées, de faits historiques, etc.),
-deux cultures (plutôt volubile ou soumis, plutôt pince sans rire ou rigide, plutôt enfantin ou sage, des règles à respecter, des façons de se comporter, etc),
-deux phantasmes (la vie en rose, les mille et une nuits, l'amour platonique, la vie de château, etc),
-deux idéaux (un couple pour la vie, des enfants, une harmonie intellectuelle, une sensualité, etc. ).
En somme ce qui fait :
deux "être", deux "avoir" et deux "vouloir" qui fonctionnent ensemble.
Avec aussi, le risque de toutes les illusions de part et d'autre formulés par :
-je sens que je "suis" (je me sens comme ça, en me leurrant peut-être),
-mais je dit que je "suis" (je voudrais qu'on me crois "comme ça", ou ce que je crois être ou dumoins ce qui reste une fois que j'ai masqué ce qui me dérange en moi),
-et je voudrais plutôt "être" (ce que je ne dis à personne, peut-être même pas à moi)...
etc.
Pour affiner cette définition, examinons tous les domaines où s'exprime le couple.
Inventaire des dimensions du couple
(LE POLYEDRE DES CHOIX TRANQUILLES)
On parle de polyèdre, parcequ'on va mettre le couple dans une boîte et on va tourner autour pour le regarder à travers des "facettes" pour parler de différentes questions : à chaque question sa facette (sa dimension).
Par exemple, la question du statut légal du couple : est-on plutôt pour le mariage , pour le pacs, pour l'union libre, etc. Dans ce texte on désigne ça sous le terme de "facette statut".
Une boîte avec plusieurs faces c'est un polyèdre (pyramide, cube, parallèlépipède-rectangle-boîte-à-chaussures, etc).
Pourquoi des choix tranquilles ? Parce qu'on a le temps d'en discuter tranquillement (au sein du couple).
Mais ce polyèdre peut être "sournois" parce que chacun ne va peut être pas dire ce qu'il pense vraiment ou bien quand il sera au milieu du polyèdre, bombardé par les questions de toutes les facettes à la fois (la vrai vie quoi !) il n'aura peut-être pas la même réaction face à une facette que lorsqu'il est tranquillement en face d'elle, sans autre perturbation, pour répondre à la question qu'elle soulève.
C'est à dire que chaque "facette" que l'on va regarder indépendamment peut masquer une incohérence lorsque tout "fonctionne" en même temps. On a une personnalité face à une facette et on a peut être une personnalité un peu différente lorsqu'on est soumis à l'ensemble des contraintes.
Exemple : un tel est peut-être donneur de leçon admirable derrière son bureau et se révéler un pleutre sur le terrain en situation de crise. Et réciproquement un(e) bougonneur à ses fourneaux, se révéler un grand héros charismatique dans le couple.
Voyons voir ces facettes.
Les trois premiers points sont purement "existentiels". C'est comme ça. Si on veut mélanger quelque chose qui ne correspond pas à la catégorie, ça va être "compliqué".
1. facette partenariat.
2. facette dimension.
3. facette statut.
Pourquoi forme-t-on un couple ? Là vient se greffer une influence culturelle.
4. facette motivation.
5. facette familiale.
Ensuite on considère des questions purement pratiques mais indispensables. De quoi dispose-t-on pour faire fonctionner cette petite entreprise qu'est le couple ? Dans quel environnement va-t-on pouvoir développer ce couple ?
6. facette ressources.
7. facette logement.
8. facette transport.
9. facette professionnelle.
A présent voyons un élément qui peut-être présent ou absent du couple, mais là encore il faut que les choses soient claires au sein du couple. Enfin, il vaut mieux... Et cela fait partie des choses qui évoluent au sein d'un couple. Donc si on ne veux pas être surpris, il vaut mieux s'y intéresser régulièrement.
10. facette rapports sensuels et sexuels.
Terminons par les questions sur la façon dont on mène ces activités ou bien comment ces activités nous mènent ou comment d'autres les mènent pour nous. Ces aspects sont vus par ailleurs dans le registre des controverses de torreDerivante en ce qui concerne l'individu, mais là il s'agit de l'aspect plus spécifique du couple donc de la concertation sur ces sujets du couple.
11. facette temps libre.
12. facette réflexion/analyse.
13. facette information.
EN CONCLUSION
Le couple engage la responsabilité des conjoints non seulement entre eux, pour qu'ils assument sa continuité, mais aussi vis à vis de la société au travers des ressources consommées et pour ceux qui ont des enfants, au travers du contrat moral de leur bonne éducation. En échange la société assure l'environnement nécessaire et suffisant au couple et à ses enfants.
Post-Scriptum :
Importance de la durée du couple.
Le grand danger pour le couple : l'occultation d'une facette ci-dessus (ou de plusieurs).